Le Guanxi en Chine
Ah la Chine! Quel beau voyage et pourtant j'avais beaucoup d'à priori sur ce pays. Jamais j'avais pensé y aller un jour car j'avais cette image de ville surpeuplée et polluée. Mais la Chine ne peut pas se résumer à ça, c'est tellement grand. C'est une photo de mon amie photographe qui m'a décidé à partir, plus précisément dans la région du Guanxi, au sud du pays.
Nous n'avions pas eu beaucoup de contact avec la population, le touriste occidental dans cette région n'est pas très habituel. On nous prenait en photo mais les chinois n'osaient pas approcher. La barrière de la langue n'aidait pas non plus. Donc notre voyage s'est essentiellement tourné vers les paysages et la Nature. De Guillin nous sommes ensuite allé à Yangsho par la rivière Li sur un petit radeau. Le tourisme est assez développé là bas, mais ce sont surtout les chinois qui voyagent dans leur propre pays. D'ailleurs c'est un peu dommage car ils n'ont pas la volonté de préserver ce qui existe déjà. Nous avions été frappé à quel point le pays était en pleine mutation. Certains coins étaient en train d'être rasé et reconstruit pour accueillir des boutiques de souvenirs pas du tout authentiques, des hôtels... quel dommage de le faire de cette façon sans respecter l'identité des lieux. Les endroits préservés étaient si beaux. Si nous y retournions aujourd'hui, nous ne reconnaîtrions rien.
Malgré tout, nous avons traversé des sentiers paisibles, fait du vélo au milieu des villages, goûté à des plats très bons, à base de bambous, riz, beaucoup de légumes, poulet, crapaud (oui oui, nous les avions vu avant de partir en cuisine. On s'attendait à avoir des grenouilles car sur la carte il y avait écrit Frog). Nous n'avons pas testé les plats trop "exotiques", nous ne sommes pas si joueurs (les photos de plats avec un serpent et une tête de poule, on les a laissé aux autres).
Cela me rappelle une anecdote d'ailleurs. Nous attendions un car pour notre prochaine destination, et nous avions faim. Il n'y avait que des gargotes le long de la route, pas de quoi donner confiance aux occidentaux que nous sommes. On s'assoit quand même dans une échoppe et les chinois du restaurant se marraient en nous voyant. La serveuse nous donne une carte, sans photo, tout en chinois. C'est à ce moment là que mon petit papier avec la traduction "soupe de nouilles" m'a été utile. Nous avons bien déjeuné. Un client est arrivé et a montré un poisson dans l'un des aquariums du resto. La serveuse l'a pris et s'est assise à un mètre de nous sur son petit tabouret, a frappé contre le trottoir le poisson pour l’assommer et l'a vidé dans le caniveau. Miam... ensuite le poisson est parti en cuisine et est revenu grillé. C'est pour ces petits moments de découvertes insolites et de surprise que j'aime voyager.
Ensuite nous sommes arrivé à Longji, la région des rizières en terrasse. Selon la saison elles peuvent offrir des paysages et couleurs très différentes. Je reverrais je pouvoir y retourner et les voir à une autre saison. Nous avons grimpé presque une heure et demi pour rejoindre notre maison d'hôte, sans regret car une fois là haut, c'était sublime. Nous avons rencontré les femmes Yao qui aiment montrer leur chevelure immense. Chaque village avait son propre costume qui offrait de petites variantes de broderies et motifs.
Il y aurait des centaines de petites histoires à vous raconter mais ce serait trop long et il faut bien que j'en garde pour moi aussi.
De cette aventure (car ça l'a été) est née la collection Miao, qui est le nom d'une autre minorité chinoise et dont je suis amoureuse de leur jupe. Ce sont les jupes aux cents plis que les femmes teignent à l'indigo puis brodent et cousent en faisant des mini plis sur l'ensemble du tissu. Je me suis inspirée de beaucoup de vêtements traditionnels pour mes bijoux.